Interview

Interview: Beast

Duo de choc composé de Betty Bonifassi (DJ Champion) et de Jean-Phi Goncalves (Plaster, producteur de Lauryn Hill) Beast est un joli bol d’air frais qui emprunte à tous les styles pour un groove intense aux beats imparables et à l’énergie percutante.

Rencontre avec nos deux protagonistes pour un Rock en Seine qui marquera l’une des dernières étapes d’un été passé à arpenter les festivals européens avant leur retour en France cet automne pour une grosse série de dates à travers tout l’Hexagone.

Pour ceux qui ne connaissent pas du tout Beast, pouvez-vous dresser le portrait du groupe en quelques mots ?

Betty : Alors ce sont deux petits gnomes qui se sont rencontrés une fois dans la forêt, et y en a un qui dit à l’autre : « Salut ! Comment ça va ? » Et le deuxième dit : « Et bien ça va bien, qu’est-ce que tu fais ? » « Et bien je ramasse des fraises. » « Oh sympa, on va ramasser des fraises ensemble. » Et voilà. Et en ramassant ces fraises, l’un dit à l’autre : « J’aimerais ça avoir du miel dedans. » L’autre il dit : « Moi je sais où il y en a du miel ». Et les voici voilà. Pimpant pimpant, partis chercher du miel, d’où les abeilles. En fait, on est deux p’tits culs qui adorons manger du miel et on fait de la musique ensemble. On a essayé de faire du miel ensemble.

Vous venez d’univers musicaux assez différents, sur le papier du moins, mais lorsqu’on écoute le résultat en musique, cela semble super naturel. Est-ce que c’était aussi naturel à construire, ou a-t-il fallu pas mal d’efforts pour arriver à ce résultat ?

Jean-Phi : Non, c’était assez naturel. D’ailleurs, on a décidé de faire un album ensemble parce qu’il y a eu une première session qui a été très naturelle et très concluante et donc cette énergie de cette première session qu’on a eue, on a essayé de la garder tout le long de l’album. Ça a été facile pour les trois premières tunes (premières chansons). Puis il y a eu plus d’efforts à faire pour garder justement cette cohérence. Et voilà, on l’a fait quand même d’une façon très instinctive, donc sans trop réfléchir. C’est juste que ça a pris plus de travail que les trois premières, et je pense que le résultat est quand même assez stable.

Quelles étaient les trois premières ?

Jean-Phi : Devil, Finger Prints, et… euh…

Betty : City. Devil, City, puis après on a fait Finger Prints.

Et quel était ce premier essai qui s’est avéré concluant ?

Jean-Phi : Devil, qui est au fait la chanson qui ouvre l’album. Quand Betty est arrivée pour chanter sur la trame, elle a proposé quelque chose, et elle a chanté, et je lui ai dit : « Essaie de rapper ». Elle a fait son rap, et c’est le premier rap qu’elle a fait de sa vie. Et c’est le rap qui se retrouve sur l’album, ou à peu de choses près.

Betty : En tout cas, Jean-Phi a beaucoup aimé ça. Moi, J’étais extrêmement surprise parce que je n’ai jamais fait ça de ma vie. J’en écoute du rap, mais je n’en fais pas. C’est une science, c’est un art là. C’est un art vocal nouveau, urbain et moderne. Moi je l’écoute beaucoup parce que ça m’inspire pour mes phrasés, puis ça me donne des idées. Mais de là à en faire, c’était autre chose. Donc comme c’est sorti rapidement, puis c’est surtout sorti sous forme de spoken words, il a beaucoup aimé ça, il m’a appelé deux jours plus tard, m’a dit : « Est-ce que tu veux faire un album ? ». Et j’ai dit « oui » hein. (Rires) J’ai fait : « Oui, oui. Let’s go ! » Parce que ce le challenge, c’est ce qui nous garde en vie en musique. Je ne sais pas dans les autres formes d’art, mais j’imagine que ça doit être pareil.

On sent cette envie de rechercher d’autres sons, de se lancer de nouveaux défis…

Jean-Phi : C’est important, pour se garder en vie.

L’album date de fin 2008. Est-ce qu’il y en a un deuxième en préparation ?

Jean-Phi : Réflexion.

Betty : Ouais, on réfléchit.

Jean-Phi : Le deuxième en réflexion. On va le concrétiser. On va se mettre à travailler vraiment dessus après la tournée, parce qu’on fait une tournée au mois d’octobre ici pendant un mois. Puis après, on va finir, boucler la boucle à Montréal. Et après on va commencer à travailler sur le deuxième album.

Le premier album a été assez distingué : est-ce que vous vous fixez des objectifs pour le deuxième ?

Betty : On a des ambitions pour le deuxième. On ne va pas le cacher. On a des ambitions, mais maintenant on va voir si elles vont être pertinentes par rapport à l’idée qu’on va choisir à ce moment-là. On a décidé qu’on allait garder le côté instinctif et spontané pour le deuxième album et qu’on n’allait pas se retrouver avec la préparation et de la préméditation parce que la force du premier c’est qu’on a été instinctifs, donc pourquoi pas continuer ? Puis voir, avec un peu plus de structure, où l’instinctif va nous amener. Une chose est sure : il va être beaucoup plus joyeux que le premier, parce que le premier est une genèse noire, c’est un film noir. Le deuxième va être une comédie dramatique (Rires). Putain, qu’est ce que je dis comme conneries… je vais me mettre à faire du cinéma. Je parle de la musique comme si c’était du cinéma.

Quand j’écoutais Out of control, pour moi c’était comme un Western, donc…

Betty : Complètement, c’est très inspiré des thèmes de Morricone et de la vision de la lenteur d’image de Sergio Leone. C’est génial. Parce que c’est la traversée d’un désert l’album, donc c’est sûr que le côté morriconesque marchait plus que bien là.

J’entends aussi l’ironie du blues dans vos chansons. Vous savez, le bluesman qui chante son malheur. Mais en même temps, il y a un deuxième degré ; il ne se prend pas complètement au sérieux.

Betty : Tu es la première en trois ans qui a trouvé. Qui a dit exactement ce que je pense. Je te le dis sincèrement, la seule. Merci : c’est la première fois qu’on me dit exactement ce que j’écris, dans les textes. Ça, je te le prends, et je le mets dans ma poche, la prochaine fois qu’on me dira que notre musique est noire.

Le son des machines rajoute au côté moderne du 21e siècle, où on a les machines qui nous accompagnent. Quelque part, j’entends le blues à l’ancienne, avec le train de vie qui nous entoure, nous percute.

Betty : Concernant tout ce qui est groove, la vie, le pulse, c’est lui [Jean-Phi] qui a mis ça sur l’album.

Le beat il est tellement ciselé, mais en même temps, c’est comme si on entendait une évidence… comment faites-vous ?

Jean-Phi : Je ne sais pas. Ça se fait naturellement. Je pense que t’as réfléchi là-dessus plus que nous.

Betty : J’aime ça, ce que tu vois.

Le beat il est tellement ciselé, mais en même temps, c’est comme si on entendait une évidence… comment faites-vous ?

Jean-Phi : Et, c’est vrai que je me reconnais dans ce que tu dis, mais je t’avoue que ça n’a jamais été aussi réfléchi que ce que tu nous poses là. Et je pense que c’est tout simplement le mélange d’influences qui fait ça. Moi j’ai mon mélange d’influences personnel. Betty a son mélange d’influences, et nos deux mélanges font un autre mélange sur cet album, donc forcément ça peut te rappeler le côté sombre, blues, les machines. Moi j’aime beaucoup la musique électronique et les textures de la musique électronique. Donc tous ces univers ensemble donnent ce qu’on a fait. En même temps, les influences évoluent, donc le deuxième album ne sera peut-être pas comme ça. Il ne sera certainement pas comme ça d’ailleurs. Comment il sera ? C’est impossible de le dire.

Vous voulez être spontanés, mais en même temps vous ne voulez pas que la spontanéité vous ramène vers ce que vous avez déjà fait…

Betty : Exactement. Parce que si on tue la spontanéité avec du calcul… c’est ça aussi l’équilibre fragile de la musique, c’est être capable de pouvoir insérer ta théorie dans ta spontanéité sans tuer ni l’un ni l’autre. Et ça serait l’idée. Si on prémédite trop, on va perdre le flash du moment qui nous a fait faire le premier, finalement. Puis c’est ça notre force : c’est notre flash. Ce n’est pas nos préparations. On a une façon de vivre le méticuleux qui est complètement différent donc ça ne marcherait pas. Il faut qu’on continue à garder cet équilibre qui est très particulier parce qu’il est dans le clash et la différence. C’est un équilibre qu’on a construit dans la différence. On est complètement différents. Y a des choses qu’on voit pareil, mais y a beaucoup de choses qu’on ne voit pas du tout de la même façon. Et c’est ça qui est intéressant. Un couple quand il ne va pas bien ensemble, il se tire. Ils s’en vont chacun de leur côté, puis « Merci, bonsoir ». Par contre, nous, on n’est pas un couple — pas du tout —, mais on a décidé dans notre association musicale, qu’on allait, au mieux qu’on peut, assumer cette différence pour voir où elle nous amène.

Dans la confrontation…

Betty : Le chaud et froid, puis ce que ça fait sur un certain long terme. Sur un moyen long terme.

Jean-Phi : Souvent, de trouver l’idée qui va nous plaire aux deux est forcément meilleure que l’idée qui ne plait qu’à l’un de nous deux.

Betty : Ou à l’autre

Donc il y a quand même une sorte de compromis ?

Betty : Complètement. Complètement.

Jean-Phi : C’est plus un approfondissement de recherches.

Betty : Voilà.

Jean-Phi : On a une idée. La première idée, elle peut être bonne comme elle peut être moins bonne. Mais si elle ne plaît pas à l’un ou l’autre, il va falloir continuer à chercher jusqu’à tant qu’elle plaise aux deux. Et souvent, le fait de faire ce travail de recherche amène une meilleure idée. Quand il n’y a plus de doute, ni d’un bord ni de l’autre, c’est que c’est la bonne voie.

Betty : C’est ça. La dynamique est satisfaite. C’est simple, c’est logique. On cherche à se respecter même dans nos différences. C’est intéressant parce que musicalement, concrètement, ça donne quelque chose. Et c’est ce que les gens trouvent de nouveau et rafraîchissant, machin, c’est ça. Moi je pense que c’est ça. Qu’on a consenti de mettre nos différences à parti sur une même chose ! Bon c’est compliqué des fois, mais quand on y arrive, ça fait un tout vraiment intéressant. Y a un yin et un yang : c’est un tout quoi. Je trouve ça ben intéressant, pas sur qu’on y arrive à chaque fois, mais…

Comment expliquez-vous le succès de votre album ?

Jean-Phi : Succès c’est un bien grand mot.

Betty : On n’est juste pas répandus, mais ouais. Est-ce qu’on est contents nous ? Est-ce qu’on s’imaginait ça ?

Jean-Phi : C’est quand même un succès, jusqu’à un certain point. Quand même, au Québec, on est presque Disque d’or. On peut considérer ça comme un succès. Mais en même temps, succès ou pas succès… je ne sais pas… c’est juste bien que le monde aime ça.

Qu’est-ce que vous considérez comme un succès ?

Betty : Pour moi le succès, c’est quand t’es en accord avec ce que tu as dans le corps, ce qui sort et ce que les gens reçoivent. Quand y a une cohésion là-dedans, t’as vraiment l’impression d’avoir eu le bon flash et que tu l’as accompli comme il se devait, ben là je crois qu’on est dans un succès. Ce n’est pas des ventes d’album qui font un succès parce qu’il y a plein de gens qui vendent des millions d’albums puis je n’aime pas leur musique. Et je pense que je ne suis pas la seule, même le public, le commun des mortels, pour ce qui est du box-office… Je pense que c’est une satisfaction personnelle d’avoir vraiment abouti une idée qui était intrinsèque et qui est devenue quelque chose, qui existe, qui est écoutable, qu’on a dans la main. T’as des commentaires des gens, t’as touché des gens. En fait c’est ça, je pense. Pour moi, toucher des gens, c’est un succès.

Jean-Phi : Un succès total, c’est la combinaison de ces deux choses là. Du succès artistique et du succès commercial.

Vous êtes tous les deux expatriés français…

Betty : Ouais.

Est-ce que vous envisagez des projets en France ?

Jean-Phi : On fait une tournée au mois d’octobre.

Hormis une tournée ? Hormis le déplacement géographique, est-ce que vous comptez travailler avec des artistes ?

Betty : La seule chose qui nous amènerait là serait une bonne collaboration, voilà. Genre le fantasme absolu, c’est qu’on fasse une chanson avec Phoenix puis qu’on vienne la jouer à Versailles, chez eux quoi. Dans un bout de chez eux, ou qu’on aille se trouver un coin en France où on va se retrouver. Ça serait ça. Parce que faire des projets avec l’industrie française, moi personnellement, je ne pense pas que l’industrie française s’est replacée. C’est la dernière à sombrer, mais en même temps, ça va être la plus longue, je pense, à retrouver une nouvelle identité. Et j’attends. Moi j’aimerais ça que ça soit toute une compagnie de jeunes… de jeunes comme les petits labels à l’époque des années quatre-vingt-dix. Ça grouillait.

Je suis allée une fois au Midem dans ma vie, parce que j’ai un copain qui avait un badge et je lui ai demandé : « Laisse-moi rentrer ». Écoute, j’avais 22 ans. Comme c’était à Cannes et que moi je viens de Nice, je lui ai dit « laisse moi rentrer une demie-heure pour que je voie qui est quoi. » Et en fait, ce que j’ai vu, ça m’a tout de suite placé visuellement ce qu’était l’industrie et j’ai compris à ce moment-là. Au premier étage, il y avait toutes les grosses majors qui buvaient du champagne et mangeaient du caviar, au sens propre du terme, et au sous-sol, il y avait tous les mini-labels, qui sont devenus finalement les vaches à lait des grosses majors en ce moment. Les gens courraient partout. Je me suis mis dans un coin. Ils faisaient des junkets – des entrevues rapides — comme du speed-dating. Et ça partait partout, partout. Et tu les voyais travailler avec des associations et machin, et je me suis dit : « C’est avec eux que je veux travailler ». Pendant que les grosses étaient au champagne… et vraiment pour moi, ce moment-là, j’ai compris ce qu’était cette industrie. Une demi-heure, j’ai eu le badge une demi-heure. Et c’est ça ce que je me dis : j’aimerais retrouver cette énergie-là, celle que j’ai vue dans ce sous-sol là, à Cannes au Midem, dans l’industrie d’aujourd’hui. Je voudrais que ce soit ces gens-là qui reprennent l’industrie internationale pour que l’on puisse – regarde, je te parle de ça puis j’ai la chair de poule – je le pense vraiment quoi, pour que les artistes d’aujourd’hui puissent être sauvés, puissent avoir un avenir et qu’on puisse rester dans la fraîcheur et la créativité, avec des gens qui voient et qui t’amènent à faire des trucs que même toi tu n’aurais pas pensé… Je parle beaucoup.

Jean-Phi : J’ai été attentif tout le long.

Et vous ne faites pas de projets ? (À Jean-Phi)

Jean-Phi : En France ? Avec Beast, oui, s’il y a des collaborations…

À part Phoenix, il y aurait d’autres groupes/artistes ?

Betty : Ben pour l’instant, c’est pas mal eux. Moi je le dis, ça serait quelque chose que j’adorerais, mais c’est très très très très très loin d’être fait.

A contrario, le Canada vous offre des possibilités plus intéressantes ?

Jean-Phi : C’est surtout qu’on habite là-bas. Nos réseaux sont là-bas. Pour le prochain album, si on veut des arrangements de cordes, on connait trois, quatre très bons arrangeurs qui sont nos voisins, donc c’est sûr que c’est beaucoup plus simple. Je trouve que oui, Montréal bouillonne de possibilités, qu’elles soient musicales ou autres. Tu sais, quand tu m’as posée la question : « Et toi, tu vas venir faire quelque chose en France ? »… j’y pense pas parce que je vois encore tellement de choses à accomplir à Montréal.

Betty : Puis notre couleur est là, à Montréal, en ce moment, avec nos sections.

Jean-Phi : Je n’éprouve pas ce besoin-là en tout cas, de faire d’autres choses ailleurs. Niveau créatif, Montréal me comble.

Est-ce qu’il y a d’autres personnes, d’autres formations, dans le monde, avec lesquels vous aimeriez travailler ?

Jean-Phi : Beaucoup.

Betty : Ouais y en a beaucoup. Il y a des gens qui vraiment sont extrêmement intéressants. Moi je pense à beaucoup de producteurs. Producteurs — on parle de réalisateurs d’album — des producteurs qui sont intéressants, qui ont des visions de rythmiques qui sont extrêmement intéressantes. Pleins de noms et pas de noms en même temps. À qui tu penses toi ?

Jean-Phi : Si on parle de producteurs, moi c’est Nigel Godrich que j’adore. Si on parle d’artistes en tant que tels… je ne sais pas… y en a tellement. D’en citer un, ça annulerait les autres. Une collab’ avec les Beastie Boys, super. Ou alors avec Phoenix, pourquoi pas ? K’naan. Ennio Morricone.

Betty : Billie Holiday, Nina SimoneNina, where are you my darling? Qui d’autre ? Prince !

Jean-Phi : Michael !

Betty : Michael Jackson…

Jean-Phi : Cueillir des fraises et du miel avec Michael… (Rires)

J’imagine que la nomination du vidéoclip de M. Hurricane aux Grammy Awards a dû vous toucher ?

Jean-Phi : Ça nous a permis de vivre un joli trip, d’aller jusqu’à Los Angeles et de jouer aux Pre-Telecast Show. On a été bien traités au Grammy’s. On est reparti des Grammy’s et on a atterri à Montréal. Le lendemain on jouait dans une taverne. Donc un gros contraste, comme on les aime. Voilà.

Y a-t-il d’autres scènes sur lesquelles vous aimeriez jouer ?

Jean-Phi : On a réalisé beaucoup de fantasmes cet été. On a joué aux Eurockéennes, au Paléo, à Exit à Novi Sad en Serbie qui est le plus beau festival que j’ai vu de ma vie. On a fait aussi le grand événement du Festival de Jazz [de Montréal] qui était un show. C’était incroyable ce spectacle-là. Il y avait même un petit peu de pyrotechnique…

Betty : (Rires) C’est vrai en plus.

Jean-Phi : Y avait 150,000 personnes peut-être. Y avait vraiment beaucoup de monde. C’était vraiment une soirée spéciale « Beast » pour le festival et ils nous ont mis beaucoup de moyens à disposition donc on a pu aller dans des fantasmes visuels qu’on a toujours voulu faire, mais jamais eu les moyens de réaliser.

Betty : De beaux cadeaux.

Jean-Phi : Un été de réalisation quand même assez…

Betty : De beaux stages. On nous a donné de belles plages horaires. Tu sais, comme un petit sentiment qu’on commence à nous faire confiance. Et on aime ça. Puis on a surtout de beaux retours de nos spectacles. Ça, c’est le plus beau cadeau. C’est que les gens qui viennent voir aiment ça et qu’ils nous le signifient.

Jean-Phi : Mais dans le futur, pourquoi pas un Glastonbury, un Coachella.

Betty : Coachella, moi ça serait…

Jean-Phi : On fait une Cigale au mois d’octobre, ce qui est quand même aussi…

Betty : La Cigale à Paris…

Jean-Phi : On a grandi avec ce nom là. Moi, les bands que j’aimais passaient à la Cigale. Beastie Boys, est-ce qu’ils ont joué à la Cigale ? (Rires)

Avez-vous d’autres sources d’inspiration ?

Jean-Phi : Tout nous inspire, pas juste la musique.

Betty : Moi, c’est le cinéma qui m’inspire, beaucoup.

Jean-Phi : Moi aussi, j’adore le cinéma.

Betty : C’est aussi fort que la musique.

Jean-Phi : Puis la vie, tu sais. Une scène peut t’inspirer une chanson. Un mood. Le mood d’une scène, d’une situation, par exemple quelqu’un qui est dans l’herbe en train de promener son chien, n’importe quoi, mais ça peut être inspirant. Et puis musicalement, y a plein de trucs vraiment intéressants. Les Beastie Boys, tu connais ça ? (Rires) Je parle des Beastie Boys parce que je viens de faire un voyage de moto et j’ai fait une connerie, j’ai écouté beaucoup de musique en conduisant ma moto et je suis passé à travers tout mon iPod et vraiment la meilleure musique pour faire de la moto, c’est les Beastie Boys. Ça t’emmène, ça t’entraîne.

Enfin, un message pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Jean-Phi : Il est temps que vous nous connaissiez maintenant.

Betty : Oui. Allez voir des shows. On passe dans la France au complet, tout le mois d’octobre, trois semaines, on fait 17-18 shows en 22-23 jours, donc ça n’arrête pas. Venez voir le spectacle. Venez voir les choses par vous-mêmes. Et ensuite, s’il vous plait, si vous aimez ça, achetez des albums parce que c’est ça qui nous tient en vie encore un peu en ce moment. Puis regardez notre actu, sur internet. Si vous vous manifestez, on va vous donner des petits bonbons, des inédits. On est prêts. On n’aura pas de soucis avec ça. Venez voir les shows, et vous déciderez après.

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