Live Report : Rock en Seine 2007
Vendredi 24 août
Il doit être trois heures et quart lorsque je parcours enfin les premiers dizaines de mètres caillouteux de l’allée menant aux scènes du festival Rock en Seine, mi-triomphante, mi-épuisée par avance à l’idée du marathon de trois jours qui nous attend sur le terrain boueux du parc de Saint Cloud.
Malgré la présence des Californiens de Cold War Kids sur la Grande Scène, Pravda récolte finalement bon nombre de suffrages et hérite d’une belle affluence à l’Industrie sous un soleil de plomb. Uma Thurman et Billy Idol ou Sue et Mac (qui a viré au blond), tels qu’on les prénomme dans le civil, volent rapidement la vedette à l’agent de sécurité survolté qui faisait son show depuis une demi heure. Et pourquoi pas après tout! Suite au succès radiophonique de Tu es à l’Ouest, ils font la couverture de Télérama Sortir à la veille du festival: dans les termes de ‘Billy’, les membres de Pravda sont de « purs stars maintenant! ». Ils ont beau n’être ‘que’ deux sur scène, Pravda meuble de manière bluffante l’espace sonore et visuel par un habile jeu de jonglage musical sans pour autant négliger le dialogue avec le public, proposant même de raconter des histoires de blondes lorsque cède une corde de guitare…mais c’est sans compter sur l’adhésion des spectateurs qui profitent du blanc pour souhaiter un joyeux anniversaire au duo en chanson! Le set, très ‘chorégraphique’ où s’échangent à la fois instruments et regards complices, reflète les références très diverses du groupe. Punk, électro et rock, s’aventurant même du côté du métal: on ne sais plus trop…tout le paradoxe est là: Rock & Roll is impossible! Rock & Roll is dead! Vive le Rock! Rock & Roll is the Rock!
21 h: Cela faisait des semaines que le buzz durait, pourtant du côté de la Cascade, l’atmosphère semble encore détendue à une demie heure du retour fracassant des Rita Mitsouko sur (une grande) scène. Ce n’est qu’une impression. L’aire tout entière ne tarde pas à se remplir. La fébrilité est palpable. La foule s’emballe lorsqu’apparaît enfin une Catherine Ringer enchapeautée: les ‘Rita’ sont ici en terrain conquis. « Beaucoup avaient dit que nous avions encore disparu! Mais en fait nous étions à Las Vegas où on jouait en première partie de Céline Dion », taquine-t-elle avant de reprendre ‘Live in Las Vegas’. A l’horizon, ballons blancs généreusement distribués au stand RATP virevoltent au rythme de leur propriétaires, tantôt bercés par le timbre grave empli de pathos de la diva, tantôt pogotant sur les grands tubes aux tonalités acides des Rita tels que Marcia Baila, C’est comme ça ou plus récemment Ding Dang Dong. L’assistance prend des allures d’un karaoké géant présidé par Catherine, désormais mèches au vent et les bras tourbillonnant, et le flegmatique Fred.
Lorsque le concert touche à sa fin, la foule, décidément « bien excitée » ne contient guère ses demandes de bis…et pourtant, annonce-t-elle, comme à des amis qu’elle est désolée d’avoir à renvoyer chez eux, « le spectacle est terminé pour question d’horaires ». Nombreux sont ceux qui s’attardent encore devant la scène lorsque les ondes déchirantes de Tool, qui a investit la Grande Scène, déferlent sur le site, tirant les malheureux de leur torpeur et faisant voler en éclats leurs derniers espoirs.
Retrouvez l’article (avec quelques vilaines coquilles) dans son milieu naturel sur Hexalive.
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