Mots de so 4, Episode 6: “Poulpe Fiction”
-Difficile de déterminer si son numéro de lazzi était un rôle de composition joué avec la subtilité d’un bulldozer sur une partition sforzando.
-Donc, si j’en crois les interviews, JB, vous l’avez rencontré plus tard, avec le reste du groupe.
-Euh ouais. C’était un bon gars, un peu simplet. On l’a croisé un jour avec sa chèvre.
-Sa chèvre ?
-Ouais, c’était un drôle d’hurluberlu à l’époque. Sa chèvre, elle avait un nom comme la belle mère dans « Ma sorcière bien aimée »…
-Endora ?
-Nan…Angora. Bref, puis il est devenu bizarre. On a jamais trop su pourquoi.
-Vous étiez donc présent quand Tom et Rodolphe ont fait sa connaissance « après avoir chipé du J.B au Monop’ » – pour citer les dires de Tom ?
-Nan mais cette histoire c’est pour le mythe.
-Ah ? Ce mur du mythe est composé de combien d’histoires au juste, Monsieur Sergio ? Vous réalisez qu’alors même que nous brassons des bulles ici vos poulains aux galettes d’or sont peut-être déjà du pâté pour ver de mer. Je sais bien que pour vous toutes les routes mènent au rhum, mais je m’adresse désormais à votre double D. À la Mama qui est en vous, Sergio!
-Je parlerai qu’en présence de mon avocat.
-Votre attitude ne me surprend guère : vous n’êtes qu’un vulgaire crustacé pusillanime. Faites. Cachez-vous derrière votre compotée d’avocats, mais sachez que je saurais vous dégager de votre mayonnaise et j’exposerai la vérité au grand jour, enfin !
Lerouquin n’était pas un habitué des effets de manche, mais le soudain mutisme de son interlocuteur confirmait ses soupçons.
Sergio était remonté à la surface, malgré un lourd secret qui le lestait.
Il avait la nette impression que c’est à JB qu’on voulait refiler le Stetson. Ce qui voulait dire que celui-ci n’avait donc rien, ou presque à se reprocher. Que cachaient les autres ? Et que leur était-il arrivé ?
… la suite dans le prochain épisode de Poulpe Fiction…
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